Que reste-t’il du télétravail après la fin du confinement ?

Mis à jour le 14 Juin 2022

juliette.naux

La crise du COVID-19 avait conduit en mars dernier à la généralisation express du télétravail. Mais quatre mois après le début du déconfinement de nombreux travailleurs ont déjà repris le chemin du bureau, malgré les risques d’une deuxième vague et l’obligation du port du masque en openspace.

La grande étude Perial AM-Ipsos menée sur les habitudes professionnelles des salariés de bureau auprès de 700 répondants montre ainsi que près d’un salarié sur deux déclare ne plus être en télétravail.
Dans le « monde d’après », le télétravail ne semble donc pas trouver sa place.

La fin du télétravail contraint ?

L’annonce du confinement généralisé le 17 mars avait contraint les employeurs et salariés à repenser leur manière de travailler. Le télétravail a ainsi été recommandé par les autorités sanitaires et privilégié par les entreprises durant toute cette période. En effet, selon l’étude Perial AM-Ipsos alors qu’ils n’étaient auparavant que 18% des salariés à effectuer en partie leur activité en télétravail, ils sont passés à près de 65% à travailler depuis leurs domiciles lors du confinement.

Les phases de déconfinement progressives mises en place depuis la mi-mai se sont accompagnées d’une baisse du nombre de salariés en télétravail. Ainsi début juillet, déjà près de 55% des français se rendaient sur leur lieu de travail. Pour les salariés continuant le travail à distance, leur nombre moyen de jours travaillés à la maison est passé de 3 à 1,5 jours.

Plus d’un quart des français (28%) pensent même que cette baisse sera durable, et que le télétravail est un « phénomène qui sera beaucoup moins pratiqué à la fin du coronavirus ». Seul 15% des français interrogés pensent que le télétravail se généralisera.

Les salariés semblent dans leur ensemble adhérer modérément à ce nouveau mode de travail . En effet, ils sont 38% à préférer travailler tout le temps en présentiel dans leurs bureaux auprès de leurs collègues contre seulement 17% à vouloir travailler presque exclusivement depuis leur domicile. Ces dernières données confirment donc la préférence pour le travail en présentiel.

Une expérience mitigée

Dans l’ensemble, les travailleurs interrogés ont apprécié leur expérience de télétravail lors du confinement. Ils ont ainsi 54% l’avoir jugée agréable à très agréable. Par ailleurs, pour plus des deux tiers, les relations à distances avec leurs supérieurs hiérarchiques ou collègues n’ont pas été difficiles à gérer.
Cependant, cette expérience a eu de lourdes répercussions sur leur santé puisque presque la moitié des personnes interrogées disent avoir souffert, tant au niveau psychologique que physique (isolement, manque d’exercice, etc.).
Les femmes ont été particulièrement impactées par le télétravail durant le confinement. En effet, pour 45% d’entre elles la charge mentale a rendu compliqué cette période de confinement (contre 37% pour les hommes).
On aurait pu penser que les jeunes travailleurs biberonnés au digital apprécient particulièrement le télétravail, mais ce sondage nous révèle le contraire.
Les jeunes travailleurs ont moins apprécié travailler depuis leur maison que leurs aînés !
Ainsi, ils sont 46% des travailleurs de moins de 35 ans à avoir eu des difficultés à concilier vie professionnelle et vie privée contre 41% pour le reste des travailleurs.

A moins d’une flambée des cas de COVID en sein des entreprises, le travail sur site semble donc encore avoir de beaux jours devant lui, avec ou sans masque.

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