Plus de confiance en soi, oui ! Mais comment ?

Mis à jour le 14 Juin 2022

sophie.feraud

Le manque de confiance en soi est un obstacle majeur à une vie personnelle et professionnelle entreprenante. Est-elle une qualité innée, l'aboutissement d'une enfance heureuse ou un résultat que nous pouvons obtenir par nos propres efforts ?
« Comprendre sur quoi repose exactement cette fameuse confiance en soi et identifier ses propres freins, c’est essentiel pour mieux performer au travail » assure Pascal Vancutsem, coach pour dirigeants. Rencontre avec le Fondateur de Coaching & Performance.


Qu’est-ce que la confiance en soi ?

Il n’est pas facile de donner une définition exacte. En revanche, ce que l’on sait, c‘est que la confiance en soi nous permet de faire face aux imprévus et aux défis de notre quotidien. Gage d’épanouissement, elle est la clé de notre bien-être au quotidien, à la maison comme au travail. Car elle interfère dans notre rapport à nous-même, à la société, au travail et dans notre sphère personnelle.
Ce que nous savons, c’est qu’elle repose, en grande partie, sur notre propre énergie et sur nos motivations intrinsèques. Ce sont ces motivations propres à chacun qui nous permettent de nous développer et de nous épanouir. Une sorte de carburant. Car en nous donnant la force d’agir, elles créent, de facto, une sensation de plaisir. Elles se traduisent par une dynamique comportementale spontanée, qui à son retour, renforce encore plus notre capital confiance. C’est alors que s’enclenche un véritable cercle vertueux.


Vous parlez de motivations intrinsèques, vous pouvez nous expliquez ?

Qu’est-ce qui nous pousse à faire les choses ? Pourquoi les faisons-nous ? Comment les faisons-nous ? Et d’où nous vient cette capacité à agir ? Ces questions peuvent paraître simples mais bien souvent nous avançons dans la vie professionnelle (et dans la vie en général) sans vraiment nous les poser. Or c’est en identifiant la nature de ce qui nous fait agir que nous pourrons mieux connaître quels types de motivations nous animent, mais aussi ce qui nous freine, voire nous empêche d’agir. Nous pouvons alors d’autant mieux concilier les motivations les plus personnelles avec les objectifs et les contraintes de notre quotidien. C’est là que les choses se compliquent. Car il ne suffit pas de savoir identifier nos propres motivations, encore faut-il les exprimer et le plus souvent.
On le sait, agir sans motivation, peut être source de malaise voire de souffrance et pour le coup peut entamer sérieusement notre capital confiance. La conséquence immédiate est la dévalorisation de soi. Sur le plan professionnel, elle n’augure rien de bon. Car être convaincu que l’on n’a pas les qualités suffisantes pour monter en compétences, entache l’estime de soi. Nous devenons alors notre propre ennemi.


Est-il possible de définir ces motivations ?

Il est fondamental pour exprimer notre dynamisme de savoir que nous n’avons pas une mais des motivations qui vont satisfaire des besoins différents. Car elles possèdent chacune leurs mobiles ou leurs motifs. On peut en dénombrer huit principales.

1- Savourer et profiter : grâce à cette motivation, nous nous chargeons en confiance parce que nos actions se font naturellement avec légèreté.

2- Conceptualiser et modéliser : certains trouvent un profond plaisir à modéliser et à comprendre le sens des choses.

3- Etre en mouvement : cette motivation se traduira par le fait de bouger de rencontrer, de créer et de jouer.

4- Gérer et optimiser : celle-ci se traduira par le fait de structurer, de planifier, de maîtriser les choses et les situations.

5- Fédérer et entrainer :la profonde raison d’être de cette motivation est d’emmener le plus grand nombre vers un projet commun.

6- Se challenger et se dépasser : celle-ci se traduit par notre besoin de gagner et d’aller toujours plus loin.

7- Se nourrir du lien : celle-ci trouve sa source dans le fait d’être ensemble et de se rapprocher. C’est le tous ensemble.

8- L’altruisme et la solidarité. S’occuper des autres est une motivation qui anime bon nombre d’entre nous. Prendre plaisir à faire plaisir booste la confiance. L’engagement, c’est prouvé, nous maintient en bonne santé morale.


Sur quoi repose la confiance en soi ?

Nos motivations permettent de libérer de l’énergie positive. On le constate très clairement dans le milieu professionnel. Plus elles sont nombreuses plus notre capacité à entreprendre est grande. Et la confiance en soi dépendra de cette capacité à se réaliser et à se projeter dans du positif. Mais pas seulement. Elle repose aussi sur notre faculté à nous adapter à notre environnement qu’il soit professionnel ou personnel. Nous l’avons tous, plus ou moins constaté, travailler dans un milieu professionnel difficile voir parfois malveillant, freine nos motivations et donc notre capacité à entreprendre au quotidien. A l’inverse, les nouveaux modes de travail collaboratifs, ont prouvé, qu’en faisant activer chez chacun la motivation « à créer du lien », nous permettent de surperformer.


Quel serait le principal obstacle à la confiance en soi ?

Si les motivations intrinsèques permettent de dépasser la notion d’échec personnel, il n’en reste pas moins vrai que notre besoin de vivre en société, en clans ou en tribus, nous rendent très souvent dépendants du regard de l’autre. C’est-à-dire qu’il donne à l’autre le pouvoir de nous juger. Est-ce que je suis à la hauteur ? Est-ce que je suis accepté ? Des questions qui nous taraudent et qui nous font perdre en capital confiance. Dans le milieu professionnel, les pressions sont parfois telles, qu’il est facile de douter de ses propres capacités. Cette hantise de ne pas être à la hauteur peut nous paralyser et entraver ainsi la qualité de notre travail.


Que faire pour gérer cette image sociale ?

On ne pourra pas totalement s’en distancier. Il nous faut donc la gérer. Pour y parvenir, il faut réveiller ce qu’on appelle, en approche neurocognitive, l’individualisation, c’est-à-dire, la capacité à exprimer pleinement son identité. Des techniques existent pour parvenir à se détacher du regard de l’autre. En se posant les questions aussi fondamentales que : qu’est ce qui est important pour moi ? Qu’est-ce que je veux vraiment ? Sans l’autre et sans son jugement, qu’est-ce que je me permettrais ?
Vous l’aurez compris, l’idée étant de redonner la priorité au « JE ». Il ne s’agit en aucun cas d’écraser l’autre mais tout simplement de se réaliser.


Vous pouvez nous donner un exemple ?

Vous êtes en réunion et vous souhaitez prendre la parole, mais vous restez prostré par peur du regard du groupe. Il s’agit alors, pour sortir de votre posture, de vous interroger : qu’est-ce que j’ai envie de dire ? Qu’est-qui est important pour moi ? Et si je me trompe, est-ce si grave ? Vous verrez, vous prendrez plus facilement la parole. Normal, vous faites appel à votre ressource de relativisation et d’individualisation.


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