Nord-Pas-de-Calais : des actions de GPEC territoriale portent leurs fruits

Mis à jour le 14 Juin 2022

Anonyme (non vérifié)

Dans le Nord-Pas-de-Calais, près de 200 TPE et PME (moins de 100 salariés) ont engagé des actions de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences). La GPEC peut se définir comme « la conception, la mise en œuvre et le suivi de plans d'actions visant à réduire les écarts
entre les besoins et les ressources humaines de l'entreprise, en termes d'effectifs et de compétences. » Dans le Nord-Pas-de-Calais, ce dispositif
est soutenu financièrement par l'État et la région, à travers le CPER (contrat de projets État-région) 2007-2013, et suivi par l'Aract
(Agence régionale pour l'amélioration des conditions de travail).



Quelles entreprises concernées ?



Sur les 200 entreprises impliquées dans ces actions de GPEC territoriale, un tiers d’entre elles comptent moins de 20 salariés.
Une centaine est constituée par celles qui ont entre 20 et 50 salariés.

Bien que tous les secteurs d’activité soient représentés, le BTP et la métallurgie regroupent à eux seuls la moitié de ces entreprises.



Pourquoi cette action ?



Chaque action GPEC territoriale est portée au niveau des bassins d’emploi par une structure ressource (organisme consulaire,
Medef, maison de l'emploi…). Le but est de répondre aux besoins des TPE-PME en prenant en compte leurs spécificités. Il s’agit ainsi de
valoriser les atouts que ces entreprises possèdent en propre, tout en demandant à des consultants d’intervenir en interne. Les objectifs
poursuivis sont les suivants :


- Assurer la performance de l’entreprise

- Procurer davantage de reconnaissance aux salariés

- Sécuriser les parcours professionnels des salariés.




Objectif ? Sortir les PME de leur isolement



Comment se déroulent ces actions ? D’abord par une phase de sensibilisation, puis l’entreprise va entrer dans le cœur du sujet avec
trois journées conseil, lors desquelles elle va caractériser ses besoins et clarifier ses projets. Une fois les problématiques posées,
des groupes de projet sont mis en place pour élaborer des plans d’actions.



Ces actions vont notamment viser à mettre en relation les TPE et PME entre elles. Pour sortir de leur isolement, leurs dirigeants
sont invités à travailler ensemble sur des problématiques communes, mais aussi à rencontrer les acteurs de l'emploi (Pôle emploi,
Plie-Plans locaux pluriannuels pour l'insertion et l'emploi, maisons de l'emploi, missions locales...) et de la formation sur leur territoire.



Le saviez-vous ? Six entreprises sur dix manquent de stratégies



Bien qu’elles aient pour la plupart dix ans d’existence, dans six cas sur dix, les entreprises n’ont pas formalisé leur stratégie.
Ainsi, seules 15% d’entre elles ont développé une politique de formation et entretiennent des liens réguliers avec leur Opca (Organismes
paritaires collecteurs agréés). Le reste se limite à des obligations légales à travers notamment le recours à l’alternance. Mais, même dans
ce cas précis, le processus d’intégration du salarié (désignation d’un parrain, parcours formalisé) n’est réellement organisé que dans un
tiers des entreprises.



Des acteurs satisfaits par la GPEC



Les acteurs du dispositif reconnaissent que « la GPEC suppose bien plus qu'une analyse et un travail sur les compétences ». Grâce à
elle, « le projet d'entreprise ainsi que l'organisation du travail » sont efficacement mis en valeur. Pourquoi ?



Lorsqu’on leur demande de définir leurs enjeux stratégiques, les trois quarts des entreprises soulignent avant tout leur positionnement
sur le marché et laissent de côté les questions d’organisation interne et celles liées aux compétences humaines.

Les plans d’actions mis en place par la GPEC prennent alors tout leur sens puisqu’ils vont insister sur ces points trop souvent négligés,
à savoir la gestion humaine des salariés. Différents outils se distinguent :


- Mise en place d’outils de management (fiches de fonction, grilles de compétence, entretiens annuels…)

- Redéfinition des fonctions et responsabilités des salariés,

- Définition de parcours de formation,

- Mise en place d'un dispositif de tutorat pour l'intégration des nouveaux salariés.




La GPEC territoriale saluée par l’inspection générale des affaires sociales



Dans un rapport de septembre 2008 sur « les actions incitatives de l'État auprès des PME pour le développement de la gestion des
ressources humaines », l'Inspection générale des affaires sociales félicite cette action de « GPEC territoriale ». Elle reconnaît ici
« une coordination exemplaire entre l'État et le conseil régional » et souligne une meilleure lisibilité pour les entreprises. En effet,
les dispositifs portés par les acteurs professionnels (CCI, syndicats interprofessionnels…) entrent souvent en concurrence sans être
réellement efficaces, la GPEC mettant alors fin à ce « foisonnement des dispositifs. »

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