Les non-salariés se plaignent de leurs conditions de travail

Mis à jour le 14 Juin 2022

Anonyme (non vérifié)

Les non-salariés grognent. Une étude de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) dépendant du
ministère du Travail, a été publiée mardi 8 décembre sur « les conditions de travail des non salariés en 2005». Ceux-ci déclarent des
conditions de travail plus pénibles que leurs homologues salariés. En France, en 2005, près de 2,7 millions d'actifs occupés étaient non
salariés, parmi lesquels 1,9 million d'artisans, commerçants, chefs d'entreprise et professions libérales, un peu moins de 600 000 exploitants
agricoles et 250 000 aides familiaux.



Quels types de nuisance ?



A l’occasion de leur travail, quelques 30% des non-salariés (contre 20% des salariés) se plaignent de cumuler au moins quatre
pénibilités parmi les six suivantes :


- Rester longtemps debout,
- Rester longtemps dans une posture pénible,
- Porter des charges lourdes,
- Subir des secousses ou des vibrations,
- Effectuer des déplacements à pied longs ou fréquents,
- Être exposé à un bruit intense.


Comment expliquer ce ressenti?



Premier constat : un lien étroit existe entre les pénibilités constatées par les non-salariés et le type de métiers qu’ils exercent.
Qu’ils soient agriculteurs, exploitants ou artisans, ce ressenti découle directement de leurs conditions de travail.



Les nuisances sur le lieu du travail sont également incriminées : températures élevées ou basses, mauvaises odeurs, humidité…
Cependant, ce constat doit être atténué par le fait que, travaillant dans le même secteur professionnel, les salariés sont également exposés
à ces pénibilités.



Du côté des commerçants, des professions intermédiaires libérales et des chefs d’entreprise de plus de dix salariés, l’exposition aux
conditions âpres et aux nuisances étant évidemment moins forte, les pénibilités déclarées sont moins élevées. A noter que les professions
libérales de niveau cadre sont les non-salariés qui se déclarent le moins affecté par les nuisances.



Le temps de travail pointé du doigt



L’étude menée par la Dares conclue que le rythme de travail chez les non-salariés est moins soutenu que celui des salariés. Contre 26%
chez les salariés, les non-salariés ne sont que 19% à déclarer subir au moins trois contraintes de rythme de travail parmi les suivantes :


- Interrompre une tâche pour une autre imprévue,

- Devoir se dépêcher pour faire son travail,

- Ne pas disposer en général d'un temps suffisant,

- Effectuer toujours ou souvent des tâches complexes


« Des horaires étendus et atypiques »



La possibilité de se déconnecter du travail est moindre chez les non-salariés. La frontière entre leur profession et leur vie privée par
conséquent plus floue. Ils sont ainsi 45% à déclarer travailler plus de 50 heures par semaine, contre 3 % des salariés.



La Dares constate chez les non-salariés de « fortes amplitudes hebdomadaires de travail et une certaine fréquence dans les horaires atypiques,
nettement supérieurs aux salariés ». Près de 57 % d’entre eux déclarent travailler six ou sept jours par semaine (contre 8 % des salariés) et
32 % travailler habituellement le dimanche (12 % pour les salariés).



Cette fréquence très soutenue résulte souvent de leur propre fait puisque les non-salariés déterminent eux-mêmes leurs horaires (89%).
Enfin, ils sont 38% à exercer leur métier à domicile, ce qui peut affecter leur vie privée.



Une autonomie plus grande mais à double tranchant



Les non-salariés jouissent dans leur cadre de travail d’une autonomie plus grande que les salariés, du fait d’abord qu’ils ont moins
de consignes hiérarchiques. Un avantage certain pour le bien-être au travail à l’heure où, dans les grandes entreprises, l’emprise des
dirigeants sur leurs employés est souvent un facteur important de stress.

Cette autonomie a également des effets positifs sur la question des relations professionnels. Si les salariés sont 19% à déplorer des
situations de tensions avec leurs collègues, ils ne sont que 7% chez les non-salariés.



Une fois ce constat réalisé, il apparaît pourtant que 90% des non-salariés déclarent travailler en contact avec le public et que cette
obligation suscite chez eux une « forte charge émotionnelle ». Les tensions avec le public, les relations avec des personnes en détresse sont
particulièrement visées sur ce point.

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