Une hausse de 36% du nombre de salariés absents en France entre 2006 et 2008, tel est le résultat d’une étude menée par le cabinet international de conseil en réduction de coûts Alma Consulting Group. En ressort une moyenne de 17, 8 jours d’absence par salarié en 2008 ce qui se traduit par un taux national d’absentéisme de 4,85% (contre 3,69% en 2007).
Les secteurs et régions les plus touchés
Cette étude montre que, selon les secteurs ou les régions, l’absentéisme est plus ou moins élevé.
Il apparaît ainsi que
les secteurs d’activité les plus touchés sont la santé (5,16%) et les services (5,08%). D’autres secteurs sont également affectés, mais plus faiblement tels que l’industrie (4,01%), les transports (4,37%) et enfin le meilleur élève, le commerce (3,47%).
A cet égard, selon Alma Consulting Group,
ce faible taux d’absentéisme dans le commerce est le résultat d’une certaine stratégie RH et d’une « prise en compte de la problématique d’absentéisme ».
Suivant la taille de l’entreprise, l’absentéisme n’est pas de la même intensité. L’'enquête montre notamment que
les salariés des PME (moins de 250 collaborateurs) sont plus souvent absents (5,03 %) que ceux des entreprises employant de 250 à 500 salariés (4,05 %), de 500 à 1 000 salariés (4 %) et même les très grandes entreprises (4,96 %).
Des disparités existent encore au niveau des régions. Le taux d’absentéisme le plus élevé se rencontre dans la région Méditerranéenne, avec près de 5,3 %, tandis que la région Rhône-Alpes se classe en tête des régions présentant le taux d’absentéisme le plus faible (4,17%).
Un chiffre en constante augmentation
La crise économique n’a pas eu un effet de responsabilisation attendu sur le phénomène de l’absentéisme au travail. Paradoxalement, selon Alma Consulting Group, la crise a même eu un impact négatif sur un taux d’absentéisme dans les entreprises, taux qui s’est avéré en progression constante lors des cinq premiers mois de l’année 2009.
Pourquoi ?
Pour plus de 90% des salariés, les motifs invoqués pour l’absentéisme sont liés à la maladie. Mais le cabinet de conseil explique que les causes sont peut-être bien différentes. Ainsi, dans 25% des cas,
la démotivation des salariés serait un facteur déterminant. D’autres éléments entrent en ligne de compte, comme la faible implication dans le travail (22 %) ou le faible sentiment d'appartenance à l'organisation (13 %).
Les problèmes relationnels entre les collègues ou la hiérarchie sont moins fréquemment évoqués, mais ils concernent tout de même 11% des salariés. Quant au manque d'attention de l'encadrement aux problématiques RH, près de 9 % des salariés y trouveraient une raison à délaisser leurs postes.
Quelles solutions ?
Parmi les cinq mesures mises en place par les ressources humaines interrogées pour réduire l'absentéisme, les plus fréquentes sont :
- Actions de prévention des accidents du travail et maladies professionnelles
- Aménagement de postes de travail
- Amélioration des conditions de travail par l'ergonomie
- Favorisation de la polyvalence des salariés
- Mise en place de contre-visites médicales
Selon ces mêmes ressources humaines,
les outils les plus efficaces pour lutter contre l’absentéisme seraient les actions de prévention des accidents du travail et maladies professionnelles ainsi que l’aménagement des postes de travail.
Des outils qui peinent cependant à porter leurs fruits.
