1er mai : les 8 dates clés de la Fête du travail, seul jour obligatoirement férié ET chômé en France

Mis à jour le 02 Mai 2023

chloe.larmignat

A quoi pensez-vous quand on vous parle du 1er mai ? Muguet, manifestations, long week-end, fête du travail… Vous auriez raison pour chacune de ces réponses ! Cette journée est célébrée dans de nombreux pays mais elle n’est pas forcément fériée ni chômée ailleurs dans le monde. Si les origines de cette date et de sa symbolique proviennent des Etats-Unis, la France s’en saisit dès la fin du XIXème siècle. Son histoire, extrêmement intéressante, montre bien à quel point les droits des travailleurs est un sujet primordial en France.

1er mai 1884 : la journée de 8h demandée aux USA

Tout commence chez nos voisins américains dont les syndicats revendiquent, dès 1884, la réduction du temps de travail des travailleurs afin de passer à une journée de 8h.

Pourquoi le 1er mai ? Tout simplement parce qu’il s’agit du premier jour de l’année comptable dans le monde du travail. Ce choix est donc totalement symbolique.

1er mai 1886 (et l’ensemble du mois de mai 1886) : des manifestations outre-atlantique

En 1886, les syndicats américains n’ont toujours pas pleinement obtenu gain de cause. Une grève est déclarée le 1er mai 1886, déclenchant de violents affrontements ayant fait plusieurs morts du côté des ouvriers et du côté de la police, notamment les 3 et 4 mai de cette même année.

1er mai 1890 : la journée de 8h est demandée en France

Commençons par ne pas oublier l’année 1989 (à savoir le bicentenaire de la Révolution française), marquée par la décision de la IIème internationale socialiste de faire du 1er mai une journée de manifestations. En ligne de mire : la fameuse journée de 8h alors obtenue par les travailleurs américains.

C’est en 1890 qu’elle sera célébrée pour la première fois ! Certaines de ces journées de manifestations (notamment celle de 1891 dans la ville de Fourmies dans le Nord) seront marquées par des affrontements occasionnant des morts.

Les ouvriers défilent en portant un triangle rouge, symbole du partage entre le travail, les loisirs et le sommeil.

1er mai 1919 : la loi française légalise la journée de 8h

Après près de 30 ans, la loi légalise la réduction du temps de travail à 8H / jour après le vote positif du Parlement. Une victoire pour les syndicats et les ouvriers.

Cette avancée pour les droits des salariés est notamment rendue possible par la création du ministère du travail en 1906 par Georges Clémenceau ; ce nouveau ministère avait pour objectif d’entendre et d’analyser les revendications des ouvriers.

1er mai 1942 : le Régime de Vichy fait du 1er mai un jour chômé sans diminution de salaire

Durant la seconde guerre mondiale, sous l’occupation, le régime de Vichy tente de rallier les français à sa cause en instaurant un jour chômé sans diminution de salaire.

Le maréchal Pétain pousse aussi sa propre vision du travail à cette occasion dans de nombreuses actions de propagande. C’est en partie pour cette raison que la journée chômée disparaît au moment de la Libération.

Peu avant le 1er mai 1946 : le gouvernement reconnaît le caractère chômé du 1er mai

Le gouvernement formé à la suite de la Libération finit tout de même par reconnaître officiellement le 1er mai comme un jour chômé. C’est à cette période que le triangle rouge est progressivement remplacé par la fleur que nous connaissons tous : le muguet. Pourtant, leurs significations ne sont pas forcément corrélées, le muguet étant plutôt symbole du printemps et du renouveau.

1948 : le 1er mai devient un jour férié et chômé

Entre 1946 et 1948, l’histoire du 1er mai est marquée par un tournant : le 1er mai n’est plus obligatoirement un jour de grève même s’il reste le symbole de la lutte des ouvriers et salariés pour leurs droits. L’idée de “Fête du travail” prend alors tout son sens puisqu’il s’agit de célébrer les avancées des travailleurs tout au long des décennies et mêmes des siècles passés.

En 1948, la journée du 1er mai devient fériée et chômée.

Bon à savoir : quelles différences entre un jour férié et un jour chômé ?

Un jour férié est un jour de fête légale dont la liste est définie par l’article L. 3133-1 du Code du travail. Cette fête légale peut être d’origine civile, religieuse ou bien en commémoration d’un événement.

Il en existe 11 en France dont le 1er mai fait partie. Mais férié ne veut pas forcément dire chômé (c’est à dire "non travaillé", comme l’est traditionnellement le dimanche) !

Selon le site du Ministère du travail : "Un salarié peut travailler les jours fériés. Les jours fériés chômés sont définis par un accord d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, une convention ou un accord de branche. A défaut d’accord, c’est l’employeur qui fixe les jours fériés chômés".

Le 1er mai : seule journée obligatoirement chômée en France

D’ailleurs, le 1er mai est le seul jour obligatoirement chômé pour l’ensemble des salariés (sauf pour certains salariés exerçant leur métier dans des établissements ne pouvant pas stopper leur activité). Toujours selon le Ministère du travail, "ces dispositions sont d’ordre public".

Sachez aussi qu’il peut exister d’autres jours fériés existants spécifiquement dans un département ou une région. Par exemple, le 26 décembre est un jour férié en Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin, afin de fêter la Saint-Étienne, une célébration catholique). Il existe aussi des journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage dans les DOM, dont les dates diffèrent selon les départements.

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